MaPrimeRénov’ : le guichet rouvre mais la sélection sera rude — les 7 clés pour faire accepter votre dossier

Le guichet MaPrimeRénov’ pour les rénovations d’ampleur rouvre pour de bon ce 7 octobre. Mais avec seulement 13 000 dossiers acceptés d’ici fin 2025, la compétition s’annonce féroce. Voici sept conseils pour maximiser vos chances d’obtenir la principale aide publique à la rénovation énergétique des logements.

Bonne nouvelle pour les propriétaires qui projettent de réaliser de lourds travaux de rénovation énergétique dans leur logement : il leur est de nouveau possible de déposer un dossier de demande de MaPrimeRénov’, pour une rénovation d’ampleur, depuis ce mardi 7 octobre. Fermé depuis le 23 juin, en raison d’un trop-plein de dossiers et de la multiplication de cas de fraude, ce guichet avait rouvert le 30 septembre mais pour fermer quelques heures plus tard ! «Suite à un afflux sans précédent de connexions la semaine dernière, la plateforme de dépôt de dossiers a dû être placée en maintenance technique», rappelle l’Agence nationale de l’habitat (Anah), chargée de distribuer la principale aide publique à la rénovation énergétique des logements privés, dans un communiqué publié ce mardi.

«Des mesures de renforcement des infrastructures techniques ont été mises en œuvre pour assurer une qualité de service satisfaisante malgré les pics de connexions» à venir, assure l’Anah. Ainsi, pour éviter de nouveaux ralentissements, voire interruptions, de la plateforme, «un système de file d’attente automatique sera mis en place au-delà d’un seuil critique. Les usagers seront alors invités à patienter et seront automatiquement dirigés vers la plateforme lorsque ce sera leur tour», prévient l’Anah. Ajoutant «qu’à ce stade, 1 700 dossiers de rénovation d’ampleur ont été déposés, sur une capacité maximale de 13 000».

Une éligibilité à MaPrimeRénov’ durcie pour les rénovations d’ampleur

Eh oui, pour mémoire, seulement 13 000 dossiers de demande de MaPrimeRénov’ rénovation d’ampleur pourront être déposés d’ici au 31 décembre 2025. Pour la simple raison que 71 828 dossiers ont déjà été validés entre le 1er janvier et le 12 septembre 2025, contre 37 626 sur la même période de 2024, soit un quasi-doublement, avait expliqué le ministère du Logement la semaine dernière. Or «le budget de MaPrimeRénov’ pour 2025 étant de 3,6 milliards d'euros, nous ne pouvons pas le dépasser», avait-il souligné.

Ferez-vous partie de ces 13 000 chanceux ? Ce n’est pas sûr. Jusqu’au 31 décembre, MaPrimeRénov rénovation d’ampleur rouvre seulement pour les ménages les plus modestes, qui gagnent au maximum 48 914 euros par an pour un foyer de quatre personnes en Ile-de-France, et 35 285 euros en régions, selon les critères de l’Anah. Par ailleurs, MaPrimeRénov’ rénovation d’ampleur n’est plus accordée que pour les passoires thermiques, notées E, F ou G sur les diagnostics de performance énergétique (DPE).

Suppression du bonus de sortie de passoire thermique

Ce resserrement supprime de facto le bonus dit de sortie de passoire thermique, qui représentait 10% du montant des travaux. Les plafonds de travaux pouvant être subventionnés par MaPrimeRénov rénovation d’ampleur sont par ailleurs abaissés, d’un maximum de 70 000 euros avant le 23 juin à 30 000 euros pour des travaux permettant de gagner deux rangs sur le DPE, et à 40 000 euros pour un saut de trois classes.

Si vous remplissez l’ensemble de ces critères, voici sept conseils pour maximiser vos chances de voir votre dossier accepté.

1. D’abord, allez voir un conseiller France Rénov’. Ce service public de la rénovation énergétique des logements «est accessible partout en France», assure Juliette Lamandé, responsable de service à l’Anah, lors d’un atelier sur le forum Renodays, qui se déroule à Paris les 7 et 8 octobre. Ce conseiller vous aiguillera vers des «accompagnateurs Rénov’», ces professionnels agréés par l’Anah, par exemple des architectes, «auxquels il faut obligatoirement recourir pour une rénovation d’ampleur», souligne Juliette Lamandé. L’accompagnateur Rénov’ visitera votre logement afin de réaliser un audit énergétique, sur la base duquel il vous proposera plusieurs scénarios de travaux, avec les devis associés.
2. Une fois que vous aurez retenu un scénario de travaux, ce sera à vous-même, et non à votre accompagnateur Rénov’, de déposer votre dossier de demande d’aide sur la plateforme monprojetanah.gouv.fr. A noter que les ménages aux revenus intermédiaires et supérieurs, qui ne peuvent plus déposer un dossier d’ici au 31 décembre mais qui en auront à nouveau le droit à partir du 1er janvier 2026, devront le déposer sur une autre plateforme, maprimerenov.gouv.fr.
3. Attention, tous les documents constituant votre dossier doivent être fournis «en format non modifiable», qu’il s’agisse de PDF ou de scans, prévient Juliette Lamandé.
4. Des documents qui doivent par ailleurs être au nom et au prénom d’une seule personne du foyer. «Evitez monsieur qui dépose le dossier alors que c’est madame qui a signé le devis. Ce n’est pas pour ça qu’on rejettera votre dossier mais cela évitera que les services instructeurs vous posent des questions, rallongeant ainsi le traitement de votre demande», conseille Juliette Lamandé.
5. Ce n’est pas non plus parce que vous joindrez à votre dossier le devis fourni par votre accompagnateur Rénov’, à la place d’un contrat en bonne et due forme, que votre dossier sera refusé. Mais, dans ce cas, «faites en sorte que le devis soit bien signé par les deux parties - vous-même et l’accompagnateur Rénov’-, et que sa date de validité ne soit pas dépassée», recommande-t-elle encore.
6. Enfin, pour faciliter l’instruction de votre dossier, «surlignez les postes de travaux pour lesquels vous demandez MaPrimeRénov’ rénovation d’ampleur», préconise Juliette Lamandé. «Ce n’est pas du tout obligatoire mais, comme une rénovation d’ampleur comprend beaucoup de postes de travaux, cela simplifie grandement l’étude du dossier», explique-t-elle.
7. Sa dernière recommandation ? Ne pas commencer les travaux avant la validation de votre dossier par l’Anah ! S’il est refusé, votre portefeuille s’en ressentira…

Source : https://www.capital.fr/